8 Janvier 2013
Avec mon frère nous avons passé 2 ans en famille d'accueil.
Nous avons eu la chance d'être placés ensemble dans la même famille.
C'était quelques jours avant mes 11 ans.
En septembre 1996. Mon frère avait eu 5 ans en mai.
Ça a été très difficile.
Mais j'ai du mal à me souvenir de mes sentiments de l'époque.
Cette famille on la connaissait déjà nous avions passé mon frère et moi les 2 étés précédents chez eux.
Mais en vacances et à l'année c'est différent.
Nous qui vivions à Paris, nous nous sommes retrouvés à vivre en pleine campagne dans un village de 500 habitants... Dans le fin fond de la Bretagne.
Une assistante sociale est venue nous installer puis est repartie le jour même.
On nous a placé la après beaucoup d'hésitations.
Mais les services sociaux estimaient que pour notre sécurité il était préférable de nous éloigner de notre mère.
Cela lui permettrait de faire une cure de désintoxication et de se préparer à notre retour à la fin de l'année.
Mais une cure en a entraînée une autre et l'année est passée
On a prolongé notre immersion en famille d'accueil d'une année supplémentaire.
Mon père dans tout ça?
Il était dans une période difficile de sa vie.
Pas de boulot, un logement tout petit ou nous vivions entassé (moi ça me plaisait).
Mon père et ma belle mère n'avait pas une tune mais je garde un souvenir heureux de cette période.
C'est mon père et ma belle mère qui nous on sorti de famille d'accueil sinon je ne sais combien de temps nous serions restés...
Aujourd'hui mon père a fait quelque chose qui me permet d'être fière de lui.
Il a prouvé que malgré tout c'est un père qui aime ses enfants et qu'il faut savoir faire des sacrifices pour eux.
Ces 2 années de ma vie ont laissés des séquelles
Je ne m'attarderait pas sur la blessure psychologique...
Sur le manque de confiance en soi,
Sur le besoin de se faire aimer par toutes les personnes croisées et sur qui j'ai pu compter...
Aujourd'hui je suis une personne pas totalement sûre d'elle mais qui essaye de prendre la vie toujours du bon côté.
Alors je me dis qu'aujourd'hui si je suis ainsi c'est en partie grâce à cette période de ma vie pas rose mais pas noire non plus car il y a toujours pire.
Et puis aujourd'hui j'ai ma famille: mon mari, ma fille et ce petit deuz a venir.
C'est eux qui me font avancer et me rende plus sûre de mes choix et me donne chaque jour un peu plus confiance en moi.
Je ne ferais jamais table rase du passé mais plus le temps passe plus la blessure s'atténue.
J'espère juste être une mère a la hauteur.
Et mettre pleins d'étoiles dans les yeux de mes enfants.