Un blog sur ma vie de maman divorcée de Chup née le 28 décembre 2010 et de La Filouse née le 26 juin 2013 qui metttent des paillettes et du piquant dans ma vie! Je vous parle de bons plans, de ma vision de la parentalité, mais aussi de ma féminité ou pas! Le tout sans langue de bois !
15 Janvier 2016
Si tu me suis un peu je t'ai déjà parlé de mes souvenirs lors de mes brèves de fille d'alcoolique (à relire par ici) et dernièrement de mon année du bac.
Laisse moi te raconter ce que j'ai fait l'année de mes 18 ans :
Je venais tout juste d'entrer à la fac.
Je venais tout juste d'avoir 18 ans
Et j'avais des responsabilités.
Enfin surtout une.
Toujours la même :
Garder ma mère en vie.
L'empêcher de se détruire, de se tuer à petit feu.
Elle n'allait vraiment pas bien en cette période.
Je crois qu'elle n'a pas dessaoulé durant les 3 mois suivant mon obtention du bac.
Je ne savais absolument plus quoi faire pour l'aider.
Je me tournais vers les associations qu'elle fréquentait pour essayer de trouver une solution ou tout du moins un soutien, une aide,...
Elle me donnait l'impression de devenir folle.
Elle parlait toute seule, voyait des fantômes et pleurait sans cesse.
Au détour d'une conversation j'ai appris que le centre de Sainte Anne à Paris avait une aile spécialisée pour les personnes comme elle, les accrocs à l'alcool, aux drogues,...
Je me suis renseignée pour savoir quelles étaient les démarches à effectuer pour faire admettre une personne.
Il fallait qu'un membre de la famille amène le "patient" et demande un internement.
Aussi simple que ça.
Internement, je pense que ce mot m'a fait un mal fou.
Elle n'était pas folle, juste Addict.
Mais en même temps je ne savais plus comment la gérer.
Elle se faisait du mal, elle ME faisait du mal...
Alors il fallait prendre une décision
Le seul problème c'est qu'il fallait être majeur.
J'ai du patienter 2 mois
Cela m'a sembler durer une éternité.
Et puis j ai eu 18 ans.
La situation n'avait pas évoluée d'un iota.
Je ne voyais plus d'autres solutions que celle ci.
J'y songeais nuit et jour.
J'étais obsédée par cette pensée
Une nuit de trop ou elle parlait avec ses fantômes,
Et où elle se blessait pour la énième fois, j'avais pris ma décision.
Le soir du jour J j'ai préparé son sac,
J'y ai glissé des vêtements,
Sa trousse de toilette,
Quelques livres
Et des oursons au chocolat.
Je l'ai douchée, séchée et habillée.
Je lui ai autorisé sa dernière gorgée d'alcool (comme le dernier repas du condamné à mort!)
Et je l'ai traîné un peu de force la bas. (Elle ne savait pas)
Je me suis faite accompagner par un ami de ma mère.
Qui me répétait que j'étais très courageuse et que je prenais la bonne décision.
En arrivant
J'ai failli repartir en courant.
J'étais à 2 doigts de reculer.
Je me suis dit en l'emmenant que sa place n'était pas ici.
Toutes ces personnes qui m'observait le regard vide ou alors avec une étincelle caractéristique de la folie dans les yeux.
Ils n'étaient pas comme elle.
Mais au final j'ai ravalé mes larmes,
J'ai oublié ma boule au ventre
J'ai regarder, sans la voir, ma mère me supplier de la ramener chez elle
et j'ai signé les papiers que l'on me tendait pour son admission.
Je l'ai serré dans mes bras, elle sentait bon, et je lui ai dit que j'étais désolée.
Le trajet retour fut difficile mais je l'avais fait, non sans mal.
Mais c'était pour elle, pour moi, pour mon frère...
Je suis allée la voir plusieurs fois.
Les 2/3 premières elle ne me parlait pas.
Son orgueil en avait pris un coup, elle me détestait.
Et le traitement médicamenteux la rendait un peu stone il faut l'avouer.
Les fois suivantes elle avait repris du poil de la bête.
On parlait pas beaucoup et surtout de banalité.
Parfois elle me racontait la vie avec "les fous" comme elle disait.
Il y avait autour d'elle des addicts atteints de maladie psychiatrique.
C'était flagrant qu'elle n'était pas comme eux!
Je ne sais plus combien de temps elle y est resté mais il me semble moins de 3 mois.
Quand elle est rentrée elle n'a pas voulu que je vienne la chercher.
Et elle n'a jamais plus reparler de cet épisode aussi douloureux pour elle que pour moi.
Cela ne l'a pas empêché de recommencer à boire.
Ainsi était faite ma vie...